La Révolution française et l'Empire

De 1789 à la Commune de Paris

“-C'est une révolte? - Non,sire, c'est une révolution.”

Duc de la Rochefoucauld-Liancourt, grand maître de la garde-robe du roi, au matin du 15 juillet 1789 pour lui annoncer la chute de la Bastille

De la Révolution française à Napoléon

C'est la Révolution française, qui a débuté en 1789, qui a mis fin à l'absolutisme et aux privilèges de la noblesse, c'est-à-dire à l'Ancien Régime. Elle a marqué le début d'une nouvelle phase de l'histoire, non seulement en France, mais aussi en Europe et dans le monde. Le contexte mondial, la crise et surtout la faim ont conduit au soulèvement de Paris, avec la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Le 26 août a eu lieu la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, grâce à la liberté d'expression et à la liberté individuelle. La Révolution a conduit à la création d'une monarchie parlementaire, mettant fin aux privilèges féodaux, puis en 1792 à la république. Cela a conduit à la dictature jacobine de la Terreur, où un tribunal a été créé pour condamner les auteurs de la révolution, ce qui a fait 40 000 morts, dont la moitié à Paris. Vient ensuite un régime républicain modéré qui, grâce à l'action de Napoléon Bonaparte, prend les traits de l'Empire en 1804.

Napoléon, qui établit sa dictature sur le pays, joue un double rôle dans le développement de la révolution : d'une part, il est l'un des principaux artisans de son installation modérée à l'intérieur du pays ; d'autre part, par ses campagnes militaires, il exporte hors des frontières nationales certains des acquis sociaux et juridiques essentiels de la révolution, redessinant radicalement la carte géopolitique du continent. En décembre 1797, Bonaparte revient victorieux de la campagne d'Italie, et l'année suivante, il part pour la campagne d'Égypte afin d'ouvrir une route vers les Indes. Malgré la résistance des Mamelouks, il parvient à conquérir l'Égypte. Cependant, après la destruction de la flotte française lors de la bataille navale d'Aboukir, les troupes françaises se retrouvent isolées en Orient et l'invasion de la Syrie, après quelques succès, se traduit par un échec à Acre. Le général Bonaparte décide à l'été 1799 de céder le commandement au général Jean-Baptiste Kléber et de rentrer en France où la guerre de la Seconde Coalition est en cours pour dépouiller la France de ses conquêtes. En 1812, l'Europe est sous contrôle français et l'empereur impose la conscription aux provinces soumises, s'enorgueillissant d'une armée de 700 000 hommes dont 300 000 Français. Malgré un faible traité d'alliance (traité de Tilsit) entre la Russie et la France, les intérêts des deux puissances sont contradictoires. Renforcé par cette armée, Napoléon attaque la Russie, mais entre les déserteurs, le typhus, les difficultés d'approvisionnement et la stratégie de la terre brûlée adoptée par l'armée russe, il perd plus de 150 000 hommes avant d'atteindre Moscou. Épuisée, l'armée française commence sa retraite, mais seuls 75 000 hommes de la Grande Armée parviennent à rentrer. Napoléon est finalement vaincu par une large coalition internationale entre 1814 et 1815, ouvrant le processus de restauration des monarchies qu'il avait évincées. Après sa défaite à la bataille de Waterloo le 18 juin 1815, Napoléon est emprisonné sur l'île de Sainte-Hélène.

De la Restauration au Second Empire

Au cours du XIXe siècle, l'histoire française reste marquée par de profondes discontinuités politiques et institutionnelles, dans le contexte d'importants processus de modernisation économique et sociale. Le retour des Bourbons sur le trône, souhaité par les grandes puissances qui avaient vaincu Napoléon au Congrès de Vienne (1814-15), est de courte durée. Après la Révolution de juillet, ils sont remplacés en 1830 par Louis Philippe d'Orléans, qui reste au pouvoir jusqu'en 1848. Cette année-là, une nouvelle révolution, à laquelle les masses populaires ont pris une part active et où des orientations socialistes sont apparues, a conduit à l'abolition de la monarchie et à la proclamation de la république. La Deuxième République - après la Première République de l'époque de la Grande Révolution - est à son tour presque immédiatement supplantée par un coup d'État (1851-52), dont le principal artisan est Louis Napoléon (Napoléon III). Cette nouvelle construction politique, d'abord conservatrice puis libérale, a joué un rôle fondamental dans l'équilibre de la politique européenne dans les années 1850 et 1860. Dans ces années, précisément en 1860, il y eut le traité Cobden-Chevalier, un accord anglo-français d'initiative française signé le 23 janvier 1860. Appelé du nom de ses deux promoteurs, Richard Cobden et Michel Chevalier, il est considéré comme le premier traité commercial moderne. Cependant, la politique étrangère de Napoléon III entraîne une augmentation de la dette publique et il subit une défaite brutale pendant la guerre franco-prussienne de 1870-71. Le 2 septembre 1870, c'est la défaite à Sedan face aux Prussiens, avec 139 000 soldats français tués, la perte de l'Alsace et de la Moselle ainsi qu'une indemnité de 5 milliards de francs (égale à 20% du revenu national). L'empire est confronté à sa propre dissolution dans une crise qui conduit d'abord à l'expérience de la Commune de Paris (21-28 mai 1871), puis à la naissance de la Troisième République.